New York, Abidjan, Barcelone. Trois escales artistiques, entre foire internationale et expositions sensibles, qui célèbrent la richesse et la vitalité de la création contemporaine africaine et diasporique. En mai, Africa Lisapo vous guide à travers une sélection de rendez-vous à ne pas manquer.
1-54 New York, la grande messe de l’art contemporain africain est de retour

Du 8 au 11 mai 2025, la foire d’art contemporain africain 1-54 revient à New York et s’installe dans les espaces de HALO, au 28 Liberty Street.
Une trentaine de galeries venues de 17 pays exposeront plus de 70 artistes. Parmi les nouveautés marquantes, la galerie TERN (Bahamas) et la galerie KUB’ART (République Démocratique du Congo) font leur entrée, illustrant la volonté de faire émerger de nouvelles scènes. La galerie congolaise exposera Rachel Malaïka et Prisca Munkeni Monnier, deux figures féminines émergentes du paysage artistique congolais. La galerie Filafriques, quant à elle, représentera le Sénégalais Ousmane Dia et le Sud africain Gavin Goodman.
La Yossi Milo Gallery, reconnue pour son engagement en faveur de la photographie contemporaine, exposera les œuvres de quatre artistes, dont Samuel Fosso et J. D. ‘Okhai Ojeikere.
Un des fils rouges de cette édition est la mise en lumière des liens entre l’Afrique et les Caraïbes. Le projet Textile Language, porté par le collectif Art Comes First, explore les récits culturels à travers les textiles africains et caribéens. Le Caribbean Spotlight d’ATLANTIC ARTHOUSE, quant à lui, dévoile huit artistes émergents, témoins de la vitalité créative afro-caribéenne.
Crée en 2013 par Touria El Glaoui, la foire 1-54 est un rendez-vous incontournable de la scène artistique africaine et diasporique. En dix ans, elle a contribué à repositionner l’art contemporain africain au cœur des conversations globales.
La foire internationale d’art contemporain africain 1-54 Contemporary African Art Fair – New York à voir du 8 au 11 mai 2025 dans les espaces de HALO, 28 Liberty Street, New York.
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Okoye Chukwuemeka John, la force tranquille des émotions

Avec Little Things That Matter, le jeune peintre nigérian Okoye Chukwuemeka John fait de la toile un miroir d’âmes. Né en 1977 et formé dans l’ombre du maître Dennis Ani, l’artiste explore les fêlures de l’existence humaine avec une rare délicatesse. Ses portraits, sensibles et profonds, révèlent des émotions souvent tues, entre dignité silencieuse et fragilité assumée.
À la frontière du réalisme et de l’introspection, son travail puise dans un vécu intime : celui d’un enfant qui, faute de mots, a trouvé dans le dessin une langue alternative. Cette langue graphique, aujourd’hui pleinement maîtrisée, devient outil de connexion entre l’artiste et ses sujets, mais aussi avec le spectateur, happé par la charge émotionnelle de chaque regard peint.
Ce qui frappe chez Okoye, c’est sa capacité à ne jamais trahir l’authenticité des récits qu’il met en image. Il ne s’agit pas d’illustrer, mais de comprendre, d’accueillir, et de traduire les silences. Chaque portrait devient ainsi un espace de dialogue discret mais intense, où la peinture prend soin de ce qui, souvent, échappe aux mots.
Little Things That Matter, exposition personnelle d’Okoye Chukwuemeka John. A voir jusqu’au 8 juin à la galerie OOA Gallery, Barcelone.
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La Terre n’a qu’un Soleil : Joana Choumali célèbre l’aube d’Abidjan

Du 15 mai au 25 juillet 2025, la Galerie Farah Fakhri à Abidjan présentera La Terre n’a qu’un Soleil, une exposition personnelle de Joana Choumali. L’artiste reconnue sur la scène internationale, dévoilera ici des œuvres inédites issues de sa série Alba’hian. Ce travail, inspiré de ses promenades matinales dans la capitale ivoirienne, capture la douceur du lever du soleil.
À travers des toiles de coton imprimées et enrichies de broderies et de tissus d’organza, Choumali plonge le spectateur dans un univers intime et contemplatif, où des thèmes comme l’enfance, l’amour et la spiritualité prennent forme.
Dans cette série, l’artiste saisit l’instant suspendu entre rêve et réalité, où la ville s’éveille dans une lumière douce et apaisante. Le motif récurrent du pont, qui traverse l’ensemble de ses œuvres, symbolise le lien entre les mondes visibles et invisibles, entre soi et l’autre.
La Terre n’a qu’un Soleil est bien plus qu’une simple exposition, c’est une méditation poétique sur la mémoire, la résilience et la force vitale de l’Afrique contemporaine.
La Terre n’a qu’un Soleil, exposition personnelle de Joana Choumali. A voir à la galerie Farah Fakhri du 15 mai au 25 juillet 2025 (Abidjan).