À New York, l’édition 2025 du Met Gala a réuni de nombreuses célébrités. Sur le tapis rouge, une dizaine portait du Ozwald Boateng. De Burna Boy à Issa Rae, d’Omar Sy à Tems, toutes et tous ont magnifié la signature Boateng, qui, depuis quatre décennies, redéfinit habilement les contours de la mode masculine.

Événement organisé chaque premier lundi de mai, le Gala du Metropolitan Museum of Art de New York (Met) de cette année se voulait une mise à l’honneur de la mode masculine. Ozwald Boateng a saisi cette occasion pour confirmer l’excellence qu’on lui connaît. Le thème de cette édition, « Superfine : Tailoring Black Style », inspiré de l’exposition du musée new-yorkais, ne pouvait pas mieux tomber pour le créateur britannique d’origine ghanéenne. Habiller cette brochette de célébrités correspond non seulement à ce qu’il fait depuis des décennies, mais c’est un moment d’histoire taillé dans le tissu de l’authenticité africaine.
Né à Londres en 1967, Boateng incarne l’élégance qui défie, depuis une quarantaine d’années, les lignes établies. Alors qu’il avait 16 ans, il esquissait déjà ses premiers costumes avant d’ouvrir, en 1991, son premier studio londonien. Tout part très vite pour le jeune Ozwald dès 1994, lorsqu’il devient le premier tailleur à présenter une collection à la Fashion Week de Paris. Le début d’une nouvelle ère.
Premier créateur noir à ouvrir une boutique sur la mythique Savile Row, Boateng a aussi dirigé la mode masculine de Givenchy sous LVMH. Rien de tout cela ne l’éloigne de ses racines. Il marque les esprits en 2019 avec Authentic Identity (AI) à l’Apollo Theater de Harlem. Plus qu’un défilé, l’événement est un manifeste, une déclaration d’ancrage et de fierté culturelle associée à la spiritualité africaine.
Honorer l’héritage africain
Au Met Gala 2025, c’est ce même souffle qu’il a choisi de défendre en habillant des personnalités majeures de la scène culturelle et artistique du continent et de la diaspora noire. Chaque silhouette est une proclamation intentionnelle de l’héritage africain. Avec notamment une réinvention du traditionnel tissu Kente à travers une vision contemporaine. L’héritage africain se trouve transformer en langage visuel universel.


Au-delà du tapis rouge, Boateng a marqué ce Met Gala 2025 avec l’achat d’une table au dîner de l’événement. Compter 350 000 dollars. Un fait marquant pour une marque indépendante appartenant à un Noir. Le créateur de 58 ans est aussi apparu aux côtés de ses deux enfants, dans des looks personnalisés qui font écho à l’héritage audacieux de leur père.
S’il fallait le rappeler, au Met Gala 2025, Boateng ne s’est pas contenté d’habiller des célébrités. Il a prolongé une conversation entamée il y a une quarantaine d’années sur une vision plus grande et plus authentique de la mode.
Raph Kanymba
Crédits photo: Getty Image(1et2)/ Shann Wright (3)