Exposition Romuald hazoumè

Voyage au coeur de l’art contemporain: 6 expositions à voir absolument en avril

by AFRICALISAPO.FR

Du cœur de Paris à Accra, en passant par Dakar, Genève et Los Angeles, l’art contemporain africain rayonne avec intensité cette saison. Portées par des artistes puissants, sensibles et visionnaires, ces expositions interrogent notre époque, célèbrent les héritages et ouvrent des espaces de beauté et de réflexion. Voici six expositions à découvrir absolument en avril.

« Mongongo ya Bozalisi » de JP Mika à la Galerie Magnin (Paris)

Il y a 10 ans, les œuvres de JP Mika marquaient les esprits lors de l’exposition Beauté Congo à la Fondation Cartier. Depuis, l’artiste a affiné son coup de pinceau et enrichi sa démarche créative. Le résultat est un concentré d’espoir, de douceur, de tendresse et de résilience, vibrant de couleurs et de rires. L’artiste puise inlassablement dans le quotidien de Kinshasa et de ses habitants, mais aussi dans la sape, la nature, ainsi que dans certains événements de son pays. Ce sont justement tous ces aspects de son œuvre qui sont à l’honneur à la Galerie Magnin.

Deuxième exposition personnelle à la galerie, Mongongo ya Bozalisi, traduisez par « la voix de la nature » , est une invitation à redécouvrir la beauté du monde qui nous entoure et à prendre conscience de notre responsabilité collective. Face à des œuvres dévoilant une nature verdoyante, colorée et magnifiée, le spectateur est aussi plongé dans une réflexion poignante sur la préservation de notre planète.

L’artiste se garde de toute vision pessimiste. Au contraire, dans cette urgence, il offre une perspective où la complexité de notre époque et l’espoir se rencontrent et dialoguent, en ouvrant de nouveaux champs de possibilités.

Mongongo ya Bozalisi, jusqu’au 24 mai 2025 à la Galerie MAGNIN (Paris),


Les fleurs du mâle de Romuald Hazoumè à la galerie Gagosian (Athènes)

Chez Romuald Hazoumè, rien ne laisse indifférent. Pour sa première exposition en Grèce, l’artiste béninois expose Les fleurs du mâle, un titre qui convoque à la fois le mal, en clin d’œil au recueil Les Fleurs du mal de Baudelaire, et le mâle, symbole d’un pouvoir patriarcal.
« Beaucoup de problèmes dans le monde aujourd’hui sont causés par des hommes, souligne-t-il. Les guerres et les conflits sont déclenchés par des hommes qui nuisent à leur peuple. Et on est censés accepter leurs insultes et leurs bombes comme des fleurs. Mais ce ne sont pas des fleurs. » Une déclaration forte, en résonance avec notre époque.

Les fleurs du mâle puise dans la culture Yoruba. Notament dans le Fâ, un ensemble de symboles sacrés et de systèmes de connaissance développés depuis des siècles par les peuples yorubas.

À travers cette exposition, Hazoumè poursuit également son travail sur les héritages postcoloniaux et les réalités contemporaines de son pays natal, le Bénin. Les objets industriels abandonnés, bidons, pièces d’électroménager, filets de pêche, plumes, sont transformés en sculptures anthropomorphes, principalement des masques, dotés de cheveux, vêtements et attributs stylistiques. Chaque assemblage est un personnage à part entière, entre mémoire, critique sociale et esthétique de résistance.

Né en 1962 à Porto-Novo (Bénin), Romuald Hazoumè y vit et y travaille encore aujourd’hui. Exposé dans les plus grands musés à travers le monde, ses œuvres figurent dans de nombreuses de prestigieuses collections.

Exposition Romuald hazoumè
Romuald Hazoumè Les fleurs du mâle, 2025, installation view Artworks © Romuald Hazoumè, ADAGP 2025 Photo: Stathis Mamalakis Courtesy Gagosian

Les fleurs du mâle de Romuald Hazoumè jusqu’au 26 avril 2025 à la galerie Gagosian (Athènes)

« Ombres et lumières » d’Ousmane Dia à la Galerie Filafriques (Genève)

Jusqu’au 25 mai 2025, la galerie Filafriques, nouvel espace genevois dédié à l’art contemporain africain, accueille Ombres et lumières, exposition personnelle d’Ousmane Dia.

Scénographiée par André William Blandenier, cette exposition présente une vingtaine d’œuvres à travers lesquelles l’artiste sénégalo-suisse explore les figures féminines, le pouvoir et la symbolique de la chaise. Tour à tour vêtues ou dénudées, ses silhouettes se déploient dans un jeu subtil d’ombres et de lumières, sans jamais sombrer dans la trivialité.

La chaise, motif récurrent sur ses toiles, oscille entre obsession et prétexte narratif. Elle s’impose comme un élément central, un prisme à travers lequel l’artiste interroge les problématiques sociétales. Tantôt immobile, tantôt en mouvement, elle tourbillonne, danse, témoigne et affirme, traduisant le choix de l’artiste d’en faire une sorte de totem, présent en deux ou trois dimensions, qui parsème son œuvre de manière récurrente.

Plasticien et professeur d’arts visuels à Genève, Ousmane Dia vit et travaille en Suisse depuis 28 ans. Diplômé de l’École nationale des Beaux-Arts de Dakar, il a poursuivi sa formation à l’École supérieure d’arts visuels de Genève, où il a obtenu son diplôme en 2001.

OMBRES & LUMIERES, Pouvoir interrogé, Ousmane Dia, 2024

Ombres et lumières, jusqu’au 25 mai 2025 à la Galerie Filafriques (Genève)

« Poétique d’une maille sociale : la Drianké » à la Galerie Le Manège (Dakar)

Au pays de la Teranga, les femmes sénégalaises sont réputées pour leur élégance. Beaucoup d’entre elles se revendiquent Drianké, référence à l’archétype de la femme symbole d’élégance, de transmission et de lien social au sein des sociétés sénégalaises.

Jusqu’au 31 mai, la Galerie Le Manège réunit, autout de cette exposition collective, plusieurs artistes afin d’interroger les dynamiques de représentation et le rôle des femmes dans la construction du tissu social. Un dialogue entre l’intime et le collectif, entre responsabilité et transmission, se tisse à travers les œuvres présentées.

Intitulée Poétique d’une maille sociale : la Drianké, cette exposition reflète la volonté de la galerie dirigée par Akya Sy d’offrir une programmation ancrée dans les réalités sociales, politiques et culturelles du Sénégal et du monde.

Poétique d’une maille sociale : la Drianké, Galerie Le Manège (Dakar), jusqu’au 31 mai 2025

Memories of Yellow: A Game of Power and Chance de Jeremiah Quarshie à la Galerie 1957 (Accra)

C’est le genre d’exposition qui interpelle d’emblée. Memories of Yellow: A Game of Power and Chance, de Jeremiah Quarshie, est une exploration des thèmes de l’imprévisibilité, de la mémoire et du pouvoir, à travers la triste réalité de la crise de l’eau à Accra. L’exposition suscite des réflexions sur les défis sociaux et économiques persistants auxquels le Ghana est confronté, en les inscrivant dans une constellation d’œuvres chargées d’émotion.

Au cœur de cette exposition : les bidons jaunes, les célèbres « Kufuor gallons », devenus symboles d’un accès précaire à l’eau. Objet du quotidien et icône contemporaine, ils sont mis en scène comme des trônes, emblèmes d’un pouvoir paradoxal et d’un fardeau de survie.

Ces trônes sont occupés par des femmes ghanéennes issues de milieux divers, choisies par Quarshie pour incarner la résilience, la mémoire et la charge invisible de la survie quotidienne. Les portraits mêlent photographie de studio, tradition picturale classique et hyperréalisme, conférant aux sujets une intensité profonde.

Né à Accra, Jeremiah Quarshie vit et travaille en Allemagne. Ses œuvres font partie de nombreuses collections internationales.

Memories of Yellow: A Game of Power and Chance de Jeremiah Quarshie jusqu’au 26 avril à la Galerie 1957 (Accra, Ghana)

The Laying of Hands de Manyaku Mashilo à la Southern Guild (Los Angeles)

Présentée à la Southern Guild de Los Angeles jusqu’au 3 mai 2025, The Laying of Hands marque la première exposition personnelle américaine de l’artiste sud-africaine Manyaku Mashilo. Elle y invoque la mémoire, les rituels et la spiritualité de la culture Sepedi à travers des figures féminines majestueuses, nimbées d’une lumière mystique et habitées par une sagesse transmise de génération en génération.

Avec une palette vibrante et une esthétique sacrée, Mashilo crée un univers où l’intime devient politique. Ses œuvres évoquent à la fois les soins, la guérison et le lien ancestral. Bel hommage visuel aux femmes, gardiennes du monde invisible.

The Laying of Hands, Manyaku Mashilo jusqu’au 3 mai 2025 à la Southern de Guild (Los Angeles)













You may also like

A lire aussi sur Africa Lisapo

Newsletter

Subscribe my Newsletter for new blog posts, tips & new photos. Let's stay updated!

© 2025 Les publications Africa Lisapo /Homm Africa

Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?

A lire aussi sur Africa Lisapo

Newsletter

Subscribe my Newsletter for new blog posts, tips & new photos. Let's stay updated!

© 2025 Les publications Africa Lisapo /Homm Africa

Show/Hide Player
-
00:00
00:00
Update Required Flash plugin
-
00:00
00:00