Jusqu’au 19 juillet, la Fondation Donwahi et la Galerie Cécile Fakhoury à Abidjan s’unissent pour célébrer l’oeuvre de l’artiste plasticien Sadikou Oukpedjo. Bien plus qu’un évènement artistique, « Dayêguê » inauguré lors de l’ Abidjan Art Week 2025, marque une collaboration inédite entre deux institutions majeures de l’art contemporain africain.
Sadikou Oukpedjo s’impose comme une figure majeure de l’art contemporain. Lauréat du Grand prix de la sculpture à la Biennale de Ouagadougou en 2023, œuvre est traversée par une interrogation profonde de notre humanité.
Né au Togo en 1975, l’artiste s’empare de l’intime dans sa Dayêguê. Ce mot en langue Tchamba, signifiant « tout est bon », lui fut donné à la naissance. D’abord rejeté, car chargé d’une ambiguïté douloureuse, ce nom devient ici le cœur d’un manifeste. Oukpedjo choisit de lui faire face, de l’interroger, de le déconstruire.
Ce même nom, l’artiste choisit d’y faire face, ici, et de le déconstruire. Son exposition prend des allures de manifeste et Dayêguê devient le miroir d’un fardeau, d’un héritage. A travers une approche plastique puissante et se saisissant de différent médiums, il creuse l’ambiguïté de ce nom. Il en fait un fil narratif tendu entre la mémoire familiale et la quête d’un soi réconcilié. Ici, la matière n’est pas décorative : elle est cri. Elle est prière. Elle est balafre.
Ce qui frappe dans Dayêguê, c’est la densité d’un geste plastique audacieux, viscéralement personnel. L’exposition devient une cartographie intérieure, une topographie des failles. Mais dans ce chaos assumé, il y a aussi une révolte douce, une reconquête. L’art ici ne sert pas à fuir, mais à revenir. À soi. À la source. À l’histoire trop longtemps tue.
Cet exorcisme visuel dit le vertige intérieur, les lignes de rupture et la quête de la vérité. Il rappelle surtout que l’art africain contemporain est bien plus qu’un langage esthétique : il est un espace de survivance, de résistance et d’invention de soi.
Dayêguê, une exposition de Sadikou Oukpedjo, à découvrir jusqu’au 19 juillet 2025, à la Fondation Donwahi et à la Galerie Cécile Fakhoury, Abidjan.
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